Congrès
d'Agen, rapport du Bureau national
Retour Ag 2011
Née de la volonté ardente des Français de refuser la
défaite, la Résistance n’a pas d’autre raison d’être
que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée.
Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la
Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant
toutes ses forces autour des aspirations quasi
unanimes de la Nation, que la France retrouvera son
équilibre moral et social et redonnera au monde
l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.
Aussi les représentants des organisations de la Résistance,
des centrales syndicales et des partis ou tendances
politiques groupés au sein du C.N.R., délibérant en
assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé
de s’unir sur le programme suivant, qui comporte à
la fois un plan d’action immédiate contre
l’oppresseur et les mesures destinées à instaurer,
dès la Libération du territoire, un ordre social
plus juste.
I - PLAN D’ACTION IMMÉDIATE
Les représentants des organisations de résistance,
des centrales syndicales et des partis ou tendances
politiques groupés au sein du C.N.R.
Expriment leur angoisse devant la destruction physique de la
Nation que l’oppresseur hitlérien poursuit avec
l’aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la
suppression de toute production utile aux Français,
par la famine organisée, par le maintien dans les
camps d’un million de prisonniers, par la
déportation d’ouvriers au nombre de plusieurs
centaines de milliers, par l’emprisonnement de
300.000 Français et par l’exécution des patriotes
les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont
tombés pour la France.
Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en
collaborant étroitement aux opérations militaires
que l’armée française et les armées alliées
entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter
cette libération, d’abréger les souffrances de notre
peuple, de sauver l’avenir de la France en
intensifiant sans cesse et par tous les moyens la
lutte contre l’envahisseur et ses agents, commencée
dès 1940.
Ils adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas
décevoir plus longtemps l’espoir et la confiance que
la France, comme tous les peuples opprimés de
l’Europe, a placés dans leur volonté d’abattre
l’Allemagne nazie, par le déclenchement d’opérations
militaires de grande envergure qui assureront, aussi
vite que possible, la libération des territoires
envahis et permettront ainsi aux Français qui sont
sur notre sol de se joindre aux armées alliées pour
l’épreuve décisive.
Ils insistent auprès du Comité Français de la Libération
Nationale pour qu’il mette tout en oeuvre afin
d’obtenir les armes nécessaires et de les mettre à
la disposition des patriotes. Ils constatent que les
Français qui ont su organiser la résistance ne
veulent pas et d’ailleurs ne peuvent pas se
contenter d’une attitude passive dans l’attente
d’une aide extérieure, mais qu’ils veulent faire la
guerre, qu’ils veulent et qu’ils doivent développer
leur résistance armée contre l’envahisseur et contre
l’oppresseur.
Ils constatent, en outre, que la Résistance Française doit ou
se battre ou disparaître ; qu’après avoir agi de
façon défensive, elle a pris maintenant un caractère
offensif et que seuls le développement et la
généralisation de l’offensive des Français contre
l’ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.
Ils constatent enfin que la multiplication des grèves,
l’ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui,
dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l’union
des patrons et des ouvriers, l’échec infligé au plan
de déportation des jeunes français en Allemagne, le
magnifique combat que mènent tous les jours, avec
l’appui des populations, dans les Alpes, dans le
Massif Central, dans les Pyrénées et dans les
Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant
garde de l’armée de la Libération, démontrent avec
éclat que notre peuple est tout entier engagé dans
la lutte et qu’il doit poursuivre et accroître cette
lutte.
En
conséquence, les représentants des organisations de
résistance, des centrales syndicales et des partis
ou tendances politiques groupés au sein du
C.N.R.
Déclarent que c’est seulement par l’organisation,
l’intensification de la lutte menée par les forces
armées, par les organisations constituées, par les
masses, que pourra être réalisée l’union véritable
de toutes les forces patriotiques pour la
réalisation de la libération nationale inséparable,
comme l’a dit le Général De Gaulle, de
l’insurrection nationale qui, ainsi préparée, sera
dirigée par le C.N.R, sous l’autorité du C.F.L.N,
dès que les circonstances politiques et militaires
permettront d’assurer, même au prix de lourds
sacrifices, son succès.
Ils ont l’espoir que les opérations de la Libération du pays,
prévues par le plan de l’état major interallié,
pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce
à l’aide apportée par les Français dans la lutte
engagée contre l’ennemi commun, ainsi que l’a
démontré l’exemple glorieux des patriotes corses.
Ils affirment solennellement que la France qui, malgré
l’armistice, a poursuivi sans trêve la guerre,
entend plus que jamais développer la lutte pour
participer à la libération et à la victoire.
********
Pour
mobiliser les ressources immenses d’énergie du
peuple français, pour les diriger vers l’action
salvatrice dans l’union de toutes les volontés, le
C.N.R décide :
D’inviter les responsables des organisations déjà existantes
à former des comités de villes et de villages,
d’entreprises, par la coordination des formations
qui existent actuellement, par la formation de
comités là où rien n’existe encore et à enrôler les
patriotes non organisés.
Tous ces comités seront placés sous la direction des comités
départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront
soumis à l’autorité des C.D.L qui leur
transmettront, comme directives, la plate-forme
d’action et la ligne politique déterminée par le
C.N.R.
Le but des ces comités sera, à l’échelon communal, local et
d’entreprise, de faire participer de façon effective
tous les Français à la lutte contre l’ennemi et
contre ses agents de Vichy, aussi bien par la
solidarité et l’assistance active à l’égard des
patriotes sous l’impulsion et le soutien donnés aux
revendications vitales de notre peuple. Par dessus
tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et
d’entraîner les Français qu’ils auront su grouper à
l’action armée pour la Libération.
Ces comités devront, selon les circonstances et en se
conformant aux instructions données par les C.D.L,
appuyer et guider toutes les actions menées par les
Français contre toutes les formes d’oppression et
d’exploitation imposées par l’ennemi, de l’extérieur
et de l’intérieur.
Ces comités devront :
1) Développer la lutte
contre la déportation et aider les réfractaires à se
cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre,
enlevant ainsi des forces à l’ennemi et augmentant
le potentiel humain de la résistance ;
2) Traquer et punir les
agents de la Gestapo et de la Milice de DARNAND
ainsi que les mouchards et les traîtres ;
3) Développer l’esprit de
lutte effective en vue de la répression des nazis et
des fascistes français ;
4) Développer, d’une part,
la solidarité envers les emprisonnés et déportés ;
d’autre part, la solidarité envers les familles de
toutes les victimes de la terreur hitlérienne et
vichyssoise ;
5) En accord avec les
organisations syndicales résistantes, combattre pour
la vie et la santé des Français par une lutte
quotidienne et incessante, par des pétitions, des
manifestations et des grèves, afin d’obtenir
l’augmentation des salaires et traitements, bloqués
par Vichy et les Allemands, et des rations
alimentaires et attributions de produits de première
qualité, réduites par la réglementation de Vichy et
les réquisitions de l’ennemi, de façon à rendre à la
population un minimum de vital en matière
d’alimentation, de chauffage et d’habillement ;
6) Défendre les conditions
de vie des anciens combattants, des prisonniers, des
femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour
toutes les revendications particulières ;
7) Mener la lutte contre
les réquisitions de produits agricoles, de matières
premières et d’installations industrielles pour le
compte de l’ennemi ; saboter et paralyser la
production destinée à l’ennemi et ses transports par
routes, par fer et par eau ;
8) Défendre à l’intérieur
de la corporation agricole les producteurs contre
les prélèvements excessifs, contre les taxes
insuffisantes, et lutter pour le remplacement des
syndicats à la solde de Vichy et de l’Allemagne par
des paysans dévoués à la cause de la paysannerie
française.
Tout en luttant de cette façon et grâce à l’appui de
solidarité et de combativité que développe cette
lutte, les comités de villes, de villages et
d’entreprises devront en outre :
a) Renforcer les organisations armées des
Forces Françaises de l’Intérieur par l’accroissement
des groupes de patriotes : groupes francs,
francs-tireurs et partisans, recrutés en particulier
parmi les réfractaires ;
b) En accord avec les états majors
nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I,
organisées milices patriotiques dans les villes, les
campagnes et les entreprises, dont l’encadrement
sera facilité par des ingénieurs, techniciens,
instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve,
et qui sont destinés à défendre l’ordre public, la
vie et les biens des Français contre la terreur et
la provocation, assurer et maintenir l’établissement
effectif de l’autorité des Comités départementaux de
la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé
dans ce domaine pour le strict rattachement aux
F.F.I dont l’autorité et la discipline doivent être
respectées par tous.
Pour
assurer la pleine efficacité des mesures énoncées
ci-dessus, le C.N.R prescrit que l’état major
national des Forces Françaises de l’Intérieur, tout
en préparant minutieusement la coopération avec les
Alliés en cas de débarquement,
doit :
1) Donner ordre à toutes
les formations des F.F.I de combattre dès maintenant
l’ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses
transports, ses communications et ses productions de
guerre, en capturant ses dépôts d’armes et de
munitions afin d’en pourvoir les patriotes encore
désarmés ;
2) Faire distribuer les
dépôts d’armes encore inutilisés aux formations
jugées par lui les plus aptes à se battre utilement
dès à présent et dans l’avenir immédiat ;
3) Organiser de façon
rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les
autorités compétentes à l’échelon régional,
départemental ou local, pour obtenir le maximum
d’efficacité ;
4) Coordonner l’action
militaire avec l’action de résistance de la masse de
la nation en proposant pour but aux organisations
régionales paramilitaires d’appuyer et de protéger
les manifestations patriotiques, les mouvements
revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans
et des ouvriers contre la police hitlérienne,
d’empêcher les réquisitions de vivres et
d’installations industrielles, les rafles organisées
contre les réfractaires et les ouvriers en grève et
défendre la vie et la liberté de tous les Français
contre la barbare oppression de l’occupant
provisoire.
***
Ainsi, par l’application des décisions du présent programme
d’action commune, se fera, dans l’action, l’union
étroite de tous les patriotes, sans distinction
d’opinions politiques, philosophiques ou
religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une
armée expérimentée, rompue au combat, dirigée par
des cadres éprouvés devant le danger, une armée
capable de jouer son rôle lorsque les conditions de
l’insurrection nationale seront réalisées, armée qui
élargira progressivement ses objectifs et son
armement.
Ainsi, par l’effort et les sacrifices de tous, sera avancée
l’heure de la libération du territoire national ;
ainsi la vie de milliers de Français pourra être
sauvée et d’immenses richesses pourront être
préservées.
Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et plus
forte capable d’entreprendre au lendemain de la
libération la plus grande œuvre de reconstruction et
de rénovation de la patrie.
II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA
LIBÉRATION DU TERRITOIRE
Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens
à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la
libération rapide du territoire, les représentants
des mouvements, groupements, partis ou tendances
politiques groupés au sein du C.N.R proclament
qu’ils sont décidés à rester unis après la
libération :
1) Afin d’établir le
gouvernement provisoire de la République formé par
le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance
politique et économique de la nation, rétablir la
France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans
sa mission universelle ;
2) Afin de veiller au
châtiment des traîtres et à l’éviction dans le
domaine de l’administration et de la vie
professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec
l’ennemi ou qui se seront associés activement à la
politique des gouvernements de collaboration
3) Afin d’exiger la
confiscation des biens des traîtres et des
trafiquants de marché noir, l’établissement d’un
impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus
généralement sur les gains réalisés au détriment du
peuple et de la nation pendant la période
d’occupation ainsi que la confiscation de tous les
biens ennemis y compris les participations acquises
depuis l’armistice par les gouvernements de l’axe et
par leurs ressortissants, dans les entreprises
françaises et coloniales de tout ordre, avec
constitution de ces participations en patrimoine
national inaliénable ;
4) Afin d’assurer :
l’établissement de la
démocratie la plus large en rendant la parole au
peuple français par le rétablissement du suffrage
universel
la pleine liberté de
pensée, de conscience et d’expression ;
la liberté de la presse,
son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat,
des puissances d’argent et des influences étrangères
;
la liberté d’association,
de réunion et de manifestation ;
l’inviolabilité du
domicile et le secret de la correspondance ;
le respect de la personne
humaine ;
l’égalité absolue de tous
les citoyens devant la loi ;
5) Afin de promouvoir les réformes indispensables
:
a) Sur le plan économique :
l’instauration d’une véritable démocratie économique
et sociale, impliquant l’éviction des grandes
féodalités économiques et
financières de la direction de l’économie ;
une organisation rationnelle de l’économie assurant
la subordination des intérêts particuliers à
l’intérêt général et affranchie de la dictature
professionnelle instaurée à l’image des Etats
fascistes ;
l’intensification de la production nationale selon
les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après
consultation des représentants de tous les éléments
de cette production ;
le
retour à la nation des grands moyens de production
monopolisée, fruits du travail commun, des sources
d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies
d’assurances et des grandes banques ;
le
développement et le soutien des coopératives de
production, d’achats et de ventes, agricoles et
artisanales ;
le
droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux
fonctions de direction et d’administration, pour les
ouvriers possédant les qualifications nécessaires,
et la participation des travailleurs à la direction
de l’économie.
b) Sur le plan social :
le droit au travail et le droit au repos,
notamment par le rétablissement et l’amélioration du
régime contractuel du travail
un rajustement important des salaires et la
garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui
assure à chaque travailleur et à sa famille la
sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie
pleinement humaine ;
la garantie du pouvoir d’achat national pour une
politique tendant à une stabilité de la monnaie ;
la reconstitution, dans ses libertés
traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté
de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie
économique et sociale ;
un plan complet de sécurité sociale, visant à
assurer à tous les citoyens des moyens d’existence,
dans tous les cas où ils sont incapables de se le
procurer par le travail, avec gestion appartenant
aux représentants des intéressés et de l’État ;
la sécurité de l’emploi, la réglementation des
conditions d’embauchage et de licenciement, le
rétablissement des délégués d’atelier ;
l’élévation et la sécurité du niveau de vie des
travailleurs de la terre par une politique de prix
agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant
l’expérience de l’Office du blé, par une législation
sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes
droits qu’aux salariés de l’industrie, par un
système d’assurance conte les calamités agricoles,
par l’établissement d’un juste statut du fermage et
du métayage, par des facilités d’accession à la
propriété pour les jeunes familles paysannes et par
la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
une retraite permettant aux vieux travailleurs de
finir dignement leurs jours ;
le dédommagement des sinistrés et des allocations
et pensions pour les victimes de la terreur
fasciste.
c) Une extension des droits politiques, sociaux
et économiques des populations indigènes et
coloniales.
d) La possibilité effective pour tous les
enfants français de bénéficier de l’instruction et
d’accéder à la culture la plus développée, quelle
que soit la situation de fortune de leurs parents,
afin que les fonctions les plus hautes soient
réellement accessibles à tous ceux qui auront les
capacités requises pour les exercer et que soit
ainsi promue une élite véritable, non de naissance
mais de mérite, et constamment renouvelée par les
apports populaires.
Ainsi sera fondée une République nouvelle qui
balaiera le régime de basse réaction instauré par
Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques
et populaires l’efficacité que leur avaient fait
perdre les entreprises de corruption et de trahison
qui ont précédé la capitulation.
Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse
au contrôle effectif exercé par les élus du peuple
la continuité de l’action gouvernementale.
L’union des représentants de la Résistance pour
l’action dans le présent et dans l’avenir, dans
l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour
tous les Français un gage de confiance et un
stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout
esprit de particularisme, tout ferment de division
qui pourrait freiner leur action et ne servir que
l’ennemi.
En avant donc, dans l’union de
tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de
son président le général De Gaulle !
En avant pour le combat, en avant pour la victoire
afin que VIVE LA FRANCE !
LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
Ce
programme de combat est la source du préambule de la
Constitution de 1946, repris en 1958, que voici donc
Préambule de la Constitution
de 1946
1. Au lendemain de la victoire remportée
par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté
d'asservir et de dégrader la personne humaine, le
peuple français proclame à nouveau que tout être
humain, sans distinction de race, de religion ni de
croyance, possède des droits inaliénables et sacrés.
Il réaffirme solennellement les droits et libertés
de l'homme et du citoyen consacrés par la
Déclaration des droits de 1789 et les principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République.
2. Il proclame, en outre, comme
particulièrement nécessaires à notre temps, les
principes politiques, économiques et sociaux
ci-après :
3. La loi garantit à la femme, dans tous les
domaines, des droits égaux à ceux de l'homme.
4. Tout homme persécuté en raison de son
action en faveur de la liberté a droit d'asile sur
les territoires de la République.
5. Chacun a le devoir de travailler et le
droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé,
dans son travail ou son emploi, en raison de ses
origines, de ses opinions ou de ses croyances.
6. Tout homme peut défendre ses droits et ses
intérêts par l'action syndicale et adhérer au
syndicat de son choix.
7. Le droit de grève s'exerce dans le cadre
des lois qui le réglementent.
8. Tout travailleur participe, par
l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination
collective des conditions de travail ainsi qu'à la
gestion des entreprises.
9. Tout bien, toute entreprise, dont
l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un
service public national ou d'un monopole de fait,
doit devenir la propriété de la collectivité.
10. La Nation assure à l'individu et à la
famille les conditions nécessaires à leur
développement.
11. Elle garantit à tous, notamment à
l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la
protection de la santé, la sécurité matérielle, le
repos et les loisirs. Tout être humain qui, en
raison de son âge, de son état physique ou mental,
de la situation économique, se trouve dans
l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de
la collectivité des moyens convenables d'existence.
12. La Nation proclame la solidarité et
l'égalité de tous les Français devant les charges
qui résultent des calamités nationales.
13. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant
et de l'adulte à l'instruction, à la formation
professionnelle et à la culture. L'organisation de
l'enseignement public gratuit et laïque à tous les
degrés est un devoir de l'Etat.
14. La République française, fidèle à ses
traditions, se conforme aux règles du droit public
international. Elle n'entreprendra aucune guerre
dans des vues de conquête et n'emploiera jamais ses
forces contre la liberté d'aucun peuple.
15. Sous réserve de réciprocité, la France
consent aux limitations de souveraineté nécessaires
à l'organisation et à la défense de la paix.
16. La France forme avec les peuples d'outre-mer
une Union fondée sur l'égalité des droits et des
devoirs, sans distinction de race ni de religion.
17. L'Union française est composée de nations
et de peuples qui mettent en commun ou coordonnent
leurs ressources et leurs efforts pour développer
leurs civilisations respectives, accroître leur
bien-être et assurer leur sécurité.
18. Fidèle à sa mission traditionnelle, la
France entend conduire les peuples dont elle a pris
la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et
de gérer démocratiquement leurs propres affaires ;
écartant tout système de colonisation fondé sur
l'arbitraire, elle garantit à tous l'égal accès aux
fonctions publiques et l'exercice individuel ou
collectif des droits et libertés proclamés ou
confirmés ci-dessus.
Voilà ce qu'est notre pays. Voilà ce qu'on est en
train de nous arracher.
Soyons prêt.